Intervention en commission commune Economie/Innovation – Emploi/Formation |
Monsieur le Ministre-Président, Madame et Monsieur les membres du gouvernement, chers collègues,
Mes premiers mots iront tout naturellement aux familles touchées. Ces milliers de familles directement et indirectement atteintes par ce cataclysme social. Les interrogations, les incompréhensions, la colère intérieure des travailleurs. Comment honorer les crédits hypothécaires, comment payer les études supérieures aux enfants, trouvera-t-on encore un emploi après 45 ans ? Quelques unes des questions des travailleurs touchés !
50 ans de présence de l’industriel sur notre sol ! Un industriel bienvenu alors qu’il fallait reconvertir notre industrie charbonnière en déclin.
Mais ce 2 septembre 2016, par une communication en anglais et en quelques minutes, on scelle le destin de quelque 7000 familles, on tire un trait sur un demi-siècle d’activités. Quelle violence ! Quelle honte !
L’annonce de la fermeture est due essentiellement, semble-t-il, d’après Mark Thompson, à trois éléments : premièrement la taille de la surface de production qui est trop grande et du coût qui y est lié ;
il pointe ensuite le niveau de surcapacité du site de Gosselies en raison toujours de la grandeur du site ; et il dit enfin que les machines produites à Gosselies peuvent l’être dans d’autres sites à moindre coût et à moindre investissement.
Permettez-moi de m’arrêter à ces trois explications et de les reprendre une à une.
Tout d’abord la taille du site. Il s’agit d’un argument que nous pouvons immédiatement balayer d’un revers de la main. Il existe des opérateurs industriels, proches ou non, qui peuvent, après quelques aménagements, s’installer sur le site en partie libéré par le constructeur de machines. Rappelons que le site se trouve déjà dans une zone franche par suite d’une décision de 2015 après la fermeture de Carsid – un rayon de 40 km est pris en compte dans ce cadre. Il pourrait être utilement revu afin de tenir compte de ce
désastre humain pour notre région. Vient alors l’argument de la surcapacité. Il semble bien que la production des «chargeurs sur pneus» destinés aux pays européens soit transférée à Grenoble. Les « chargeurs sur chaînes » qui sont produits à Grenoble devraient être transférés pour fabrication au Brésil – il s’agit d’une information relayée par France bleu Isère sur son site d’informations écrit. On y lit et découvre que Grenoble ne s’occuperait plus que des « chargeurs sur pneus », et de la ligne de production belge.
Permettez-moi d’aborder le rôle de l’Europe dans ce dossier. Que se passe-t-il en réalité ? Une multinationale joue, non elle surfe plutôt sur la vague des avantages offerts par les différents états membres. Une concurrence intraeuropéenne…
La question essentielle devient donc : pourquoi Caterpillar a choisi Grenoble au détriment de Gosselies ?
Enfin, troisième élément abordé par Thompson ; Caterpillar peut construire les machines produites à Gosselies dans d’autres sites à moindre coût et à moindre investissement. Monsieur le ministre-président, chers collègues nous devons réagir vigoureusement à cette ultime explication !
Deux éléments: produire des machines à moindre coût et à moindre investissement. Avec quelque 150 millions d’euros investis ces 3 dernières années sur le site, il ne peut être question d’investissement supplémentaire à moins d’y voir une erreur d’investissement..
Nous ne devons donc nous préoccuper que de la première affirmation à savoir ; à moindre coût.
C’est donc ici que nous devons engager le dialogue et comprendre – comme cela a été le cas dans le cadre de la désindustrialisation de notre région, de notre pays – ces 15 dernières années pour les industriels qui ferment les uns après les autres. En effet, que l’on aborde l’industrie automobile ou encore les engins de chantiers, nous pouvons accepter et aussi entendre que nous vivons dans un contexte de surcapacité mais nous devons rapidement répondre à cela que les voitures seront quand même produites et que les engins de chantiers – qui seraient délocalisés à Grenoble – le seront quand même pour le marché
européen. Pourquoi donc aller à Grenoble et abandonner Gosselies ? Monsieur le Ministre-Président, j’attends le retour de vos contacts avec l’Europe ? Que fait- elle ? Peut-elle empêcher cette concurrence intraeuropéenne ?
J’ai bien pris connaissance de l’existence du Fonds Européen d’ajustement à la mondialisation créé afin de venir en aide aux personnes ( à partir de 500 emplois perdus ). Qui portera ce programme au niveau régional ?
Hélas, trois fois hélas. Ces mesures sont prises après les décisions des entreprises alors qu’un projet européen fort aurait empêché ces concurrences entre Etats. Il faut donc travailler plus encore avec l’Europe afin de relancer la politique industrielle en présence
Il ne faut donc pas se résigner dès aujourd’hui à une fermeture définitive du site. Je me réjouis de votre discours volontariste Monsieur le Ministre-Président.
Ne laissons pas tomber les bras ! Nous pouvons encore travailler sur certains des points abordés par le représentant américain du groupe ; le programme des aides à l’emploi wallon ou encore les coûts énergétiques.
La procédure Renault est engagée et elle comporte, comme déjà rappelé, un certain nombre d’étapes. Nous devons y être très attentifs et dès à présent nous entourer des meilleurs experts, j’entends que le ministre Marcourt et le gouvernement ont procédé à la désignation d’experts, puis-je suggérer le bureau Roland Berger, par exemple, déjà à la manœuvre en 2013 qui pourra apporter des réponses aux interrogations du management américain tout en posant aussi les questions les plus pertinentes.
Notre région doit tout mettre en œuvre afin de ne pas rater l’occasion de sauver cet outil industriel. Je veux être optimiste. Il est possible de sauver cette usine de production en tout ou partie. Il ne faut pas s’avouer vaincu et nous devons nous battre avec le gouvernement pour défendre notre site de production.
C’est le message que je voulais vous délivrer, sans polémique, sans jeux politiciens, avant que ne débute les toutes premières négociations dans le cadre de la loi Renault.
Monsieur le Ministre-Président, Madame et Monsieur les membres du gouvernement, chers collègues,
Mes premiers mots iront tout naturellement aux familles touchées. Ces milliers de familles directement et indirectement atteintes par ce cataclysme social. Les interrogations, les incompréhensions, la colère intérieure des travailleurs. Comment honorer les crédits hypothécaires, comment payer les études supérieures aux enfants, trouvera-t-on encore un emploi après 45 ans ? Quelques unes des questions des travailleurs touchés !
50 ans de présence de l’industriel sur notre sol ! Un industriel bienvenu alors qu’il fallait reconvertir notre industrie charbonnière en déclin.
Mais ce 2 septembre 2016, par une communication en anglais et en quelques minutes, on scelle le destin de quelque 7000 familles, on tire un trait sur un demi-siècle d’activités. Quelle violence ! Quelle honte !
L’annonce de la fermeture est due essentiellement, semble-t-il, d’après Mark Thompson, à trois éléments : premièrement la taille de la surface de production qui est trop grande et du coût qui y est lié ;
il pointe ensuite le niveau de surcapacité du site de Gosselies en raison toujours de la grandeur du site ; et il dit enfin que les machines produites à Gosselies peuvent l’être dans d’autres sites à moindre coût et à moindre investissement.
Permettez-moi de m’arrêter à ces trois explications et de les reprendre une à une.
Tout d’abord la taille du site. Il s’agit d’un argument que nous pouvons immédiatement balayer d’un revers de la main. Il existe des opérateurs industriels, proches ou non, qui peuvent, après quelques aménagements, s’installer sur le site en partie libéré par le constructeur de machines. Rappelons que le site se trouve déjà dans une zone franche par suite d’une décision de 2015 après la fermeture de Carsid – un rayon de 40 km est pris en compte dans ce cadre. Il pourrait être utilement revu afin de tenir compte de ce
désastre humain pour notre région. Vient alors l’argument de la surcapacité. Il semble bien que la production des «chargeurs sur pneus» destinés aux pays européens soit transférée à Grenoble. Les « chargeurs sur chaînes » qui sont produits à Grenoble devraient être transférés pour fabrication au Brésil – il s’agit d’une information relayée par France bleu Isère sur son site d’informations écrit. On y lit et découvre que Grenoble ne s’occuperait plus que des « chargeurs sur pneus », et de la ligne de production belge.
Permettez-moi d’aborder le rôle de l’Europe dans ce dossier. Que se passe-t-il en réalité ? Une multinationale joue, non elle surfe plutôt sur la vague des avantages offerts par les différents états membres. Une concurrence intraeuropéenne…
La question essentielle devient donc : pourquoi Caterpillar a choisi Grenoble au détriment de Gosselies ?
Enfin, troisième élément abordé par Thompson ; Caterpillar peut construire les machines produites à Gosselies dans d’autres sites à moindre coût et à moindre investissement. Monsieur le ministre-président, chers collègues nous devons réagir vigoureusement à cette ultime explication !
Deux éléments: produire des machines à moindre coût et à moindre investissement. Avec quelque 150 millions d’euros investis ces 3 dernières années sur le site, il ne peut être question d’investissement supplémentaire à moins d’y voir une erreur d’investissement..
Nous ne devons donc nous préoccuper que de la première affirmation à savoir ; à moindre coût.
C’est donc ici que nous devons engager le dialogue et comprendre – comme cela a été le cas dans le cadre de la désindustrialisation de notre région, de notre pays – ces 15 dernières années pour les industriels qui ferment les uns après les autres. En effet, que l’on aborde l’industrie automobile ou encore les engins de chantiers, nous pouvons accepter et aussi entendre que nous vivons dans un contexte de surcapacité mais nous devons rapidement répondre à cela que les voitures seront quand même produites et que les engins de chantiers – qui seraient délocalisés à Grenoble – le seront quand même pour le marché
européen. Pourquoi donc aller à Grenoble et abandonner Gosselies ? Monsieur le Ministre-Président, j’attends le retour de vos contacts avec l’Europe ? Que fait- elle ? Peut-elle empêcher cette concurrence intraeuropéenne ?
J’ai bien pris connaissance de l’existence du Fonds Européen d’ajustement à la mondialisation créé afin de venir en aide aux personnes ( à partir de 500 emplois perdus ). Qui portera ce programme au niveau régional ?
Hélas, trois fois hélas. Ces mesures sont prises après les décisions des entreprises alors qu’un projet européen fort aurait empêché ces concurrences entre Etats. Il faut donc travailler plus encore avec l’Europe afin de relancer la politique industrielle en présence
Il ne faut donc pas se résigner dès aujourd’hui à une fermeture définitive du site. Je me réjouis de votre discours volontariste Monsieur le Ministre-Président.
Ne laissons pas tomber les bras ! Nous pouvons encore travailler sur certains des points abordés par le représentant américain du groupe ; le programme des aides à l’emploi wallon ou encore les coûts énergétiques.
La procédure Renault est engagée et elle comporte, comme déjà rappelé, un certain nombre d’étapes. Nous devons y être très attentifs et dès à présent nous entourer des meilleurs experts, j’entends que le ministre Marcourt et le gouvernement ont procédé à la désignation d’experts, puis-je suggérer le bureau Roland Berger, par exemple, déjà à la manœuvre en 2013 qui pourra apporter des réponses aux interrogations du management américain tout en posant aussi les questions les plus pertinentes.
Notre région doit tout mettre en œuvre afin de ne pas rater l’occasion de sauver cet outil industriel. Je veux être optimiste. Il est possible de sauver cette usine de production en tout ou partie. Il ne faut pas s’avouer vaincu et nous devons nous battre avec le gouvernement pour défendre notre site de production.
C’est le message que je voulais vous délivrer, sans polémique, sans jeux politiciens, avant que ne débute les toutes premières négociations dans le cadre de la loi Renault.
Philippe Knaepen.